Dis-moi où tu crèches

Il y a quelques 2000 ans, on ne connaissait pas la fécondation in vitro, ni la GPA, ni le wokisme.

Le petit Jésus naquit probablement de deux parents aimants, dans une étable où la chaleur animale protège les pauvres gens des rigueurs de l’hiver.
Pourquoi des mages venus de la lointaine Perse, berceau de la religion de Zarathoustra, firent-ils un voyage de plusieurs mois pour assister à cette naissance-là ? Sans doute parce que le corps naît de la terre et des humains, mais que l’esprit naît du ciel et des étoiles. Et que ces trois « sachants », probablement médecins et astrologues – cousins de ceux qui, au Tibet, partent de siècle en siècle à la recherche de la réincarnation du Dalaï-Lama –, firent la route pour arriver là où ils savaient par calcul que l’enfant à naître en ce lieu et à ce moment serait l’héritier humain d’une conjonction céleste promettant une destinée divine à l’esprit qui habiterait ce corps et l’inonderait de sa lumière.
Ils avaient d’ailleurs dans leur besace de quoi aider à la naissance : de la myrrhe, de l’encens – Ru Xiang et Mo Yao disent les chinois –, résines connues depuis des siècles en médecine orientale pour leurs vertus obstétricales. Ils apportaient également de l’or en offrande, afin que les parents de cet enfant roi à la couronne invisible aient de quoi le nourrir et l’éduquer convenablement.
C’est ainsi que, voyageant en imagination dans le passé, je vois pour ma part réunis, dans une crèche au cœur de l’hiver, un charpentier, son épouse, un bœuf, un âne et quelques étrangers, autour d’un berceau porteur d’un précieux bébé.
Vous connaissez la suite de l’histoire, même si elle comporte elle aussi de nombreuses versions…