D’un côté, je m’efforce de regarder le monde avec les yeux de l’aigle, comme s’il s’agissait d’une immense estampe.
D’embrasser tout le paysage en même temps que de distinguer les petits personnages humains qui le peuplent et qui, telles des fourmis, le façonnent. Ou qui, plus souvent, telles des termites, le détruisent.
D’un autre côté, ma profession consiste à regarder à l’intérieur des hommes, qu’ils soient fourmis ou termites, pour les aider un par un, tel le colibri, à suivre au mieux et en meilleure santé possible cette étrange voie que la nature leur a parfois donnée pour la détruire.
Quand je vois l’homme, je comprends le proverbe chinois qui dit que tout comprendre, ce serait tout pardonner.
Quand je vois ce que l’homme fait à la terre-mère qui le porte et le nourrit, ainsi qu’aux êtres avec lesquels il cohabite, je m’interroge sur le sens de ma propre compréhension et compassion.
Dois-je regarder le monde avec les yeux de l’autruche pour ne plus avoir mal à la tête ?