Au plein cœur de l’hiver, quand la nuit et le gel
Recouvrent d’un manteau de silence et de verre
La nature et les êtres, vient le temps de Noël.
Le foyer crépitant auprès du sapin vert,
Couvant sous la froidure, réchauffant les écorces,
Diffuse sa lumière et sa douce tiédeur,
Faisant à la vie le cadeau de quelques forces
En attendant que reviennent les jours meilleurs.
Il est en notre sein une semblable flamme,
Vacillante et fragile, craignant les rudes temps ;
Lorsque le cœur a froid, nous blottissons notre âme
Auprès de qui nous aime, et que l’on aime autant.
Voilà ce que nous sommes : d’humaines chandelles
Réunies en fagots, nous tenant compagnie
Dans maisons ou abris, dans châteaux ou ruelles,
Pour partager le fragile feu de la vie.
Quand l’esprit de Noël dedans les cœurs rayonne,
Il redonne à chaque être son âme d’enfant ;
On comprend, on partage, on offre et on pardonne ;
C’est l’hiver au-dehors mais l’été au-dedans.
Mais ce feu doit aussi déborder des chaumières,
Et se transmettre à ceux dont le cœur engourdi
Par le froid, la perte, l’absence ou la misère,
N’ont ni foyer, ni famille, ni même ami
Les vœux ne coûtent rien ! Songez qu’il suffirait
Que chacun, ici-bas, fasse don chaque jour
D’une pensée de paix et d’un acte d’amour
Pour que soudain le monde soit presque parfait.
Non, le Père Noël n’est pas une chimère ;
Noël ne prend pas fin un beau soir à minuit.
Tout dépend de nos actes, nos choix, nos prières :
Le Père Noël, c’est nous, et Noël notre vie.